Errements

J’erre dans l’espoir
De surprendre des voix ,
Que l’écho me renvoie
Du fond de la pièce
Qui viendraient me rasséréner
Que le cauchemar est terminé.
J’erre le cœur serré,
Le corps trépignant,
Les oreilles dressées
Espérant percevoir,
Les éclats de rire de Karim
S’amusant à mettre à nue,
Tous les plans secrets
Préparés minutieusement,
En amplifiant les balbutiements
Tel un porte-voix.
J’erre dans l’espoir,
Le plus fou d’apercevoir,
L’ombre d’une personne
Les bras chargés de paquets,
S’engouffrant furtivement
Dans sa chambre proclamée
Pour une journée : « cité interdite »
Tout y était préparé,
Conçu, approuvé.
Tout y était entreposé,
Fleurs, paquets cadeaux
Jusqu’au gâteau.

J’erre désorientée et déconcertée
Jusqu’à l’épuisement
Voire l’ étourdissement
Mais en vain… !
Nulle trace d’ombre,
Pas de bruissement de papier,
Pas le moindre murmure,
Et point de bruit,
A la « cité interdite »
S’est installé un terrifiant,
Et douloureux silence.
J’erre encore et encore
Quand tel un couperet,
La réalité me prend à la gorge,
Khalif l’instigateur
De toutes les joies et émotions
Est parti pour l’éternité
Emportant avec lui la magie du 14 Mars
Et son inoubliable et inégalable
« joyeux anniversaire, douce maman »
les 14 Mars à venir et dont j’ignore le nombre.
Seront marqués par l’émouvante
« douce maman…….
En attendant d’être balayés
A jamais par la date fatidique.
Celle du retour au ciel.